La révolution de la fabrication additive

Fabrication additive métallique

La révolution [à venir] de la fabrication additive - une part de marché croissante dans le métallique, les polymères, céramiques...

L’impression 3D. Un thème à la mode ? Pas seulement. Cette nouvelle technologie est en passe de révolutionner les délais, les modes de conception industriels, le design des pièces, l’assemblage, les matériaux utilisés…

Vers une nouvelle ère industrielle ?

La révolution 3D est partout dans les médias. Sujet séduisant pour le grand public, la 3D est aussi une révolution pour les industriels. On va même jusqu’à parler de « nouvelle ère industrielle ». Dans cette révolution, ce ne sont plus les industriels qui fabriquent les produits, mais les consommateurs eux-mêmes. Le principe est simple : chacun vient avec son modèle 3D à imprimer dans un « Fablab » ou un atelier d’impression 3D et repart avec son modèle imprimé en trois dimensions. Des Fablabs commencent ainsi à s’ouvrir dans toute la France (usine.io de Xavier Niel, lefabshop.fr…) et les boutiques d’impression traditionnelles (comme Top Office, fournisseur de matériels de bureau) s’équipent pour intégrer la 3D à leurs services.

L’impression 3D au service de l’industrie

Les imprimantes 3D pour particuliers n’ont cependant rien à voir avec celles des industriels. Depuis une dizaine d’années, les grands comptes comme Airbus, Safran ou encore Peugeot ont intégré des machines d’impression 3D dans leurs usines. Les secteurs de l’aéronautique et de l’automobile sont les premiers concernés par cette révolution. Ainsi, en 2013, il s’est vendu 56 000 imprimantes 3D dans le monde, pour un marché en hausse de 62% en 2014 et qui représente 669 millions de dollars.

La fabrication additive possède de nombreux atouts, mais elle est encore limitée par des verrous techniques ou économiques.

Un gain de temps à la fabrication de prototypes

Les imprimantes 3D permettent de réaliser des prototypages rapides et amènent donc un gain de temps et d’argent considérable pour les industriels. Pour un marché comme l’automobile, très fortement concurrencé, ces gains de temps dans le prototypage de pièces (moteur, pièces détachées) représentent un vrai atout concurrentiel.

Pouvoir personnaliser des produits industriels grande série

L’autre atout de taille des imprimantes 3D est la possibilité de personnaliser les pièces. « L’un des usages les plus utilisés par les industriels est le prototypage rapide. On commence aussi à voir de la production de pièces pour des séries », explique Naimeric Villafruela, spécialiste de l’impression 3D chez Moebius Factory. « L’avantage est de pouvoir faire du sur mesure. Une entreprise comme Peugeot pourrait par exemple personnaliser des pièces de ses véhicules sans augmenter le temps de fabrication ». La personnalisation grâce à l’impression 3D est donc promise à un bel avenir.

La qualité d’impression 3D est au rendez-vous

En pleine évolution, les impressions 3D progressent à vive allure. Elles sont désormais capables d’imprimer des pièces de grande taille, dans des matériaux divers : plastique, bois, résine, textile, certains métaux… Et la qualité augmente à mesure que les imprimantes progressent. Avec une bonne imprimante et une certaine expertise dans ce procédé de fabrication, on peut imprimer des produits très résistants et d’une grande qualité de finition.

Principal obstacle de l’impression 3D : le temps d’impression et le prix

Malgré tous ces avantages et ces progrès rapides, la plus grosse problématique reste le temps de fabrication. Il faut plusieurs dizaines d’heures d’impression pour imprimer une pièce complexe de grande taille. Pour des industriels en proie à une concurrence effrénée, l’obstacle est colossal : impossible d’imaginer la production de grosses séries de véhicules avec des temps de production si longs. En revanche, pour les séries limitées, l’impression 3D à tout son rôle à jouer.

Vers une relocalisation industrielle en France ?

On le voit à travers toutes ces avancées : la technologie 3D annonce un profond changement. Du point de vue économique, l’enjeu est de taille : l’impression 3D offre en effet un moyen de refabriquer des objets en France et une opportunité pour réindustrialiser le pays. Barack Obama a lui-même déclaré que les technologies d’impression 3D ont « le potentiel de révolutionner la façon dont nous fabriquons presque tout ». Le président américain a cité Apple, qui a relocalisé une partie de sa production aux Etats-Unis. Comprenez le message : avec la fabrication additive, plus besoin de faire fabriquer en Chine, on peut désormais fabriquer des pièces à un coût peu élevé et en les personnalisant. La révolution est donc en marche. Certains disent même que le bouleversement sera plus grand que l’internet.

7 commentaires

  1. Michael HAIZE dit :

    Article intéressant, Merci !

  2. Christian Fournier dit :

    Merci pour l’article. J’ai vu les possibilités quand j’ai visité une société qui utilise l’impression active en bronze pour la bijouterie, il imprime des objets articulés.

    • Le CTIF dit :

      Bonjour Christian.
      Effectivement, la fabrication additive permet de réaliser directement des objets imbriqués l’un dans l’autre (les maillons d’une chaine par exemple) ou avec des degrés de libertés variables (articulations, pivots, rotules, …), même si cette possibilité reste marginale dans les applications industrielles actuelles. Elle a sans doute effectivement du potentiel en bijouterie.

      • Paul-Henri Renard dit :

        Les applications joaillières ne sont pas sans difficultés en fabrication additive. En effet, cette technologie permet de réaliser des formes très complexes, ce qui est une bonne nouvelle pour les créateurs. Par contre, elle génère aussi des états de surface qui sont très éloignés des standards de la joaillerie. Une longue phase de polissage est nécessaire, polissage qui n’est pas forcément possible dans toutes les zones de ces formes complexes.

  3. […] D'ici là, pour une visite de découverte je vous invite à voir l'article de Camille Ollivier du CTIF paru sur le site MetalBlog :  La révolution de la fabrication additive […]

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